Autoédition : la promotion from scratch

Promouvoir son livre en partant de zéro : voilà un beau défi ! Difficile de trouver des chiffres solides mais trois choses sont sûres : l’édition est saturée ; la tendance à l’autoédition explose ; le nombre de livre sur le marché n’a jamais été aussi élevé.

Sortir du lot n’est pas une mince affaire, surtout seul avec ses petites mains face à des lecteurs sur-sollicités, dont la capacité d’attention diminue comme une peau de chagrin. Un préalable : la promotion littéraire est un univers en soi qui, sauf coup de bol, nécessite un (long) investissement. Dans les faits, en autoédition, chacun bidouille comme il peut, élabore ses plans. J’ai envie de partager ici mes bidouillages : mes objectifs de promotion pour Les Fantaisies du Mal ; comment j’ai construit mon plan. Je n’ai pas encore le recul sur tout ; je n’ai pas encore tout mis en branle. Peut-être aurai-je d’autres idées. Je suis déjà satisfait d’avoir d’avoir pensé à une stratégie 🙂 Je ferai un premier bilan ultérieurement.

Je me suis fixé deux objectifs… propres aux objectifs basiques de promotion de chaque produit. Car oui… n’en déplaise aux « artistes » qui gerbent sur le fait qu’un livre puisse être considéré comme n’importe quel produit, les faits sont là : c’en est un. Mon objectif majeur est de faire connaître le bouquin. A qui ? Comment ? That is the question. Je n’ai jamais rien publié avant… je n’ai pas de communauté et personne ne me connaît. Gros défi. Mon objectif mineur est de vendre. Je ne vise pas la lune, je sais très bien que mes chiffres ne casseront pas la baraque, mais pour l’estime… il est important quand même de vendre un peu. Les ventes sont aussi le reflet de ce qui marche – ou pas ! – dans une stratégie de promotion.

Objectif major : faire connaitre le bouquin

C’est le plat du lion.

J’ai créé des outils, du contenu, afin d’orchestrer l’ensemble auprès de publics cibles.

I/ Développer des outils…

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Oui presque comme ça…

Je me suis créé trois espaces d’expression.

Ce blog : qui en fait regroupe la présentation de l’ensemble des side projects dans lesquels je m’engage. Je me dis qu’outre le bouquin, il y a des choses (notamment les podcasts) à mettre en avant, que cela peut aussi m’être utile professionnellement. Alors autant le faire à un même endroit. Ici même. Cela m’a demandé un temps ! vous n’imaginez pas… Mais j’aime bien l’idée d’avoir mon espace à moi avec la possibilité de customiser l’ensemble.

Un page Facebook : ce n’est pas que je sois un dingue de facebook. Je trouve l’usage de la plateforme compliqué… mais un j’ai créé une page auteur qui puisse servir d’écho à ce qui est publié sur ce blog ; faire un lien avec Instagram… laisser libre place aux commentaires etc. J’ai envi,e d’en faire une page « café du commerce ». C’est mon idée initiale… on verra où ça me mènera, car Facebook a ses propres codes, cela demande un investissement (solliciter des avis, créer la discussion etc.) et à date, je n’ai pas prévu d’y passer plus de temps que nécessaire.

Un compte Instagram : parce que c’est un média d’image et que c’est mon RS préféré… Il y a moyen de toucher des nouveaux contacts/communautés, qui plus est avec un compte esthétique. Je ne sais pas si je me ferai connaitre avec ce compte. J’ai pour ambition minimale d’en faire quelque chose de joli, un peu à l’image de ce que j’ai fait pour le podcast L’Art de recevoir.

Je n’ai pas créé de compte twitter. Déjà parce que ce réseau incarne le temple de la haine. Mais surtout pour éviter de me disperser. Quand à TikTok. Je connais pas.

Je n’ai pas consacré de budget à la promotion de/sur ces supports.

Une question me turlupinait : dois-je créer des pages/comptes à mon nom où au nom de l’ouvrage ? J’ai opté pour la première option. D’abord parce qu’il n’est pas rare que des lecteurs s’intéressent aux auteurs, à ce qu’ils font, à leurs univers créatifs. Ensuite parce que si je publie à nouveau… je n’aurais pas à tout refaire ! Mettre son nom en avant, l’attacher à une création n’est pas si évident… mais au final je ne regrette pas. Je n’avais pas envie d’utiliser un pseudo. Je n’ai pas non plus à me cacher de cette aventure.

II/ … et du contenu

Le livre 🙂 Et oui le livre est un contenu ! Outre l’histoire il faut pondre la couverture (merci Canva !) ; la 4ème de couverture (un exercice très difficile !), choisir le format, supprimer les veuves/orphelines etc. Le livre est un objet. Un bel objet ! J’avais envie de proposer un bouquin sympa à tenir entre les mains. Je n’avais pas tous les éléments (ni le budget !) pour en faire exactement ce que je voulais mais pour du 100 % homemade je suis globalement content.

Des illustrations maisons : je n’ai pas fait qu’écrire un livre en 2021. J’ai aussi commencé la peinture à l’acrylique. Je me suis donc amusé à illustrer quatre scènes du bouquin. Je vous laisser juger de la qualité. En tout cas je me suis bien amusé.

Deux vidéos : une de présentation (que vous trouverez ici) et une vidéo teaser, en format story Instagram, qui était destinée aux proches pour la prévente (ci-dessous).

Du contenu sur le fantastique dans les arts : en littérature et dans les arts graphiques notamment, via des citations et des illustrations publiées sur les pages Facebook et Instagram. On a pas idée du nombre de choses à apprendre 🙂 Les courants traditionnels du fantastiques, le réalisme fantastique, le réalisme magique, etc. sont des sources d’inspiration qui méritent d’être davantage popularisés etc.

Mes retours d’expérience dans l’autoédition : à l’image de cet article 🙂 Mon idée est de partager mes objectifs ; de faire des bilans ; de voir ce qui pourrait être améliorer dans l’écriture, la promotion, etc. J’ai envie de retirer du positif de cette aventure. Si je peux aider ou échanger avec des personnes à ce sujet ça sera aussi une belle réussite.

Plus spécifiquement, pour les contacts avec les éditeurs et les SP (service Presse) : un flyer de présentation (format A4 & Story IG) ; un synopsis…

… et des fonds d’écran 🙂 surtout pour le fun, parce que c’est rapide à préparer et gratuit !

III/ Orchestrer l’ensemble

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Oui presque comme ça…

Je divise l’orchestration en trois étapes.

1/ La prévente : période de rush… pour finaliser les supports et le contenu. Déjà avec le recul, je peux dire que le mois et demi entre le point final du manuscrit et la sortie du bouquin était beaucoup trop court. Je voulais absolument le faire sortir début 2022 (club des entêtés bonjour !). Je pense que j’aurais dû prendre plus de temps pour me consacrer à la relecture et à la recherche de relais promotionnels. Sans doute reviendrai-je sur ces aspects dans d’autres articles.

J’ai réellement lança la prévente à J-15 de la sortie. En prévenant d’abord les amis et la famille ; puis en élargissant à J-7 avec la vidéo teaser lancée sur mon compte perso Instagram. Globalement cette étape a bien marché. Le jour de la sortir j’ai vendu 30 bouquins. Les amis c’est cool 🙂 C’est trois fois plus que ce que j’espérais.

2/ La promotion : avec un programme de 8 à 10 semaines, couché sur une magnifique feuille Excel, pour animer les supports avec les contenus. Au-delà des amis et de la famille, qui peuvent compter pour le bouche à oreille, j’arrive sur le marché complètement nu… L’idée de cette phase est de publier du contenu (retours d’expériences, citations, réflexions, peinture, partage d’influences, etc.) qui me facilite la promotion auprès de mes cibles.

Planning de promo

Mes cibles ? La liste ci-dessous est non-exhaustive… et au moment d’écrire ces lignes (15 jours après la sortie) je suis encore en phase d’approche.

La communauté numérique des lecteurs de romans fantastiques : je pensais que ça serait le plus facile… que nenni ! A l’heure actuelle, je me casse vraiment les dents. Je pensais pouvoir identifier cette communauté via des blogs, des comptes bookstagram ou sur d’autres plateformes, mais je tombe majoritairement sur des profils qui ne correspondent absolument pas à l’idée que je me fais de mes lecteurs (aka des jeunes filles très versées dans la fantaisie et la littérature feel good… pour tomber dans le mega cliché). Il y a des exceptions. Peut-être que je m’y prends mal. Peut-être arriverai-je à travailler avec quelques personnes mais pour le moment… je trouve ça compliqué. Pour m’approcher de ces cibles j’ai créé un compte sur Babelio (une plateforme d’avis. Je ne suis pas encore persuadé de cette utilité) et un compte sur Simplement.pro.

Communauté des échecs : que je n’ai pas encore déclenché 🙂 parce qu’un chapitre entier (dans le cadre de l’histoire) est consacré aux échecs ; parce que j’aime ça ; parce que je m’inspire de parties de légendes etc. Et parce que dans le ton je pense qu’il y a des éléments qui pourraient en faire marrer certains. J’ai quelques idées d’approche. A voir pour plus tard.

Communauté de quartier : je n’y ai pas encore bien réfléchi… mais les gens autour de chez soi, ça compte ! J’ai notamment deux librairies à qui je peux en toucher deux mots.

La communauté de la chance : autant promouvoir en s’amusant… laisser un exemplaire du livre quelque part (dans un bistrot, au parc etc.) ou directement dans les affaires de quelqu’un (la stratégie joliment nommée du « put pocket »). Ca me tente pas mal 🙂

Etc.

D’autres moyens de promotion sont proposés par Librinova (rédaction de CP, publicité dans un magazine, campagne RS, bannière publicitaire etc.), la plateforme par laquelle j’autopublie. Mais à date, pour un premier bouquin et sans retours de personne, je n’ai pas choisi d’en faire appel.

3/ La post-promo : qui permettra de faire un bilan et de décider soit d’ajuster/compléter ce qui n’a pas été fait ; soit de tout arrêter. J’aurai une base de contenu et du recul sur mon expérience. Je pourrai me lancer dans une nouvelle aventure d’écriture plus sereinement 🙂

Objectif minor : vendre

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Ouaissss !!! Pour 10 f*cking $$$ BABY

Je voulais mettre mes chances de mon côté en élargissant la distribution à fond les ballons. C’est ce qui m’a incité (entre autre) à passer la plateforme Librinova. Était-ce le bon choix ? Je ne sais pas. Mais je me disais qu’une bonne distribution était un préalable nécessaire à toute bonne vente. Le prix est aussi un autre facteur. Je n’avais pas toutes les clés en main. Et j’avoue être passé complètement à côté de cet aspect en préparant les phases de prévente et de promotion. J’écrirai un article sur les différentes manières d’être édité. Sur les limites/marges de manœuvre de chaque possibilité. Peut-être ferai-je différemment la prochaine fois.

Je m’étais dit que si je vendais 10 livres ça serait déjà pas mal (estimation au pif… totalement dans le brouillard). Je suis plutôt étonné de voir que j’en suis à 50. Ce n’est pas des masses… mais à ce rythme, franchir la barre des 100 à la fin de l’année serait déjà pas mal. « Tout ça pour ça ! » s’amuseraient certains… oui, écrire et promouvoir demande beaucoup de boulot. Souvent pour des cacahouètes. Mais l’effort n’est pas vain. Déjà pour l’expérience ; pour le plaisir ; mais aussi pour les outils maintenant disponibles… si je me relance dans cette aventure.


Les Fantaisies du Mal est sorti le 3 janvier 2022. Le livre est disponible en format papier sur Amazon (14,9 €). Je le fournis pour 1€ en format ePub ou PDF.